Bénédictions
Maintenant, entrons dans la beauté de ce message donné par Élisabeth.
C’est d’abord une double bénédiction. Marie est bénie entre les femmes, comme dans l’Ancien Testament déjà Yaël était bénie entre les femmes. C’était à l’époque de la juge Débora. Yaël a tué par ruse Sisera, le chef de l’armée cananéenne. Débora chante alors :
« Bénie soit entre les femmes Yaël, femme de Héber, le Caïnite ! Bénie soit-elle entre les femmes qui habitent sous la tente ! » (Juges 5,24).
Yaël est une femme qui a sauvé son peuple en assassinant son ennemi. Et d’une autre manière, Marie est bénie parce qu’elle va donner naissance au sauveur qui libérera le peuple.
Il ne s’agit pas d’établir une hiérarchie entre les femmes, entre les hommes, et de placer Marie au sommet. Yaël aussi est bénie de la même manière. Ne sommes-nous pas bénis, nous aussi, de la même manière ? Élisabeth n’établit pas une hiérarchie, mais elle se réjouit de la grâce que Dieu a donnée à Marie, elle se réjouit pour elle, généreusement, sans jalousie ni rivalité, elle qui est enceinte également. Sara femme d’Abraham était bénie aussi :
« Je la bénirai : d’elle aussi je te donnerai un fils ; je la bénirai, et elle deviendra des nations ; les rois de plusieurs peuples sortiront d’elle. » (Genèse 17,15).
Et Dieu dit à Abraham :
« je te bénirai et je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer. […] Toutes les nations de la terre se béniront par ta descendance, parce que tu m’as écouté. » (Genèse 22,17.18).
La bénédiction est collective et non exclusive, elle se répand sur toutes les nations.
Le fruit de son ventre est béni. Deutéronome 28 emploie la même expression :
« Voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et qui t’atteindront, parce que tu écouteras le Seigneur, ton Dieu : Tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans la campagne. Le fruit de ton ventre, le fruit de ta terre, le fruit de ton bétail, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail seront bénis. Ta corbeille et ta huche seront bénies. Tu seras béni lorsque tu rentreras, et tu seras béni lorsque tu sortiras. » (Deutéronome 28,2-5).
Cette bénédiction vient de l’écoute de la parole de Dieu. Elle est pour nous aussi. Dieu met devant nous la bénédiction et la vie, à nous de choisir de l’écouter et de recevoir ses dons.
Quand Jean Baptiste encourageait à faire un beau fruit, voilà que ce fruit, c’est Jésus, fruit de ventre de Marie, fruit spirituel en chacun de nous.
L’ange avait dit : « L’Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. » (Luc 1,35). Quand l’Esprit saint vient sur nous, et nous couvre de son ombre, il produit une fécondité extraordinaire.