La ville de la paix, la cité sainte
Il est terrible de voir que Jérusalem, dont le nom signifie la ville de la paix, est devenue le centre de tant de convoitises humaines, de rivalités même entre chrétiens, et l’enjeu de guerres ; de la voir divisée par des murs, alors qu’elle devrait être au contraire un lien entre les nations, un point commun qui nous rassemble.
Et pourtant, un ange dit au prophète Zacharie :
« Cours, parle à ce jeune homme, et dis : Jérusalem sera une ville ouverte, à cause de la multitude d’hommes et de bêtes qui seront au milieu d’elle » (Zacharie 2,8).
Une ville ouverte, ou sans murailles selon d’autres traductions. Voilà une espérance pour Jérusalem et pour le monde.
Le courant sioniste a fait une lecture politique et territoriale des promesses à Israël. Je ne sais pas dans quelle mesure cette lecture est légitime, mais en tout cas elle ne doit pas être la seule possible, car elle est réductrice. Dans la Bible, la terre que Dieu donne, ce n’est pas que la terre d’Israël, c’est toute la terre, belle et où ruissellent le lait et le miel, la terre donnée par Dieu, mais qui aussi toujours est à Dieu. Nous sommes nomades, voyageurs, migrants et résidents temporaires sur la terre. Nous sommes citoyens du ciel.
Jérusalem devient plus qu’une ville terrestre. L’Apocalypse en donne une vision d’une cité céleste et sainte de paix, comme si le jardin d’Éden habité pour une foule d’être vivants devenait une ville entière, donnée par Dieu :
« Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la Jérusalem nouvelle, prête comme une mariée qui s’est parée pour son mari. […] Je n’y vis pas de sanctuaire, car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, est son sanctuaire, ainsi que l’agneau. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et sa lampe, c’est l’agneau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront jamais pendant le jour – or là il n’y aura pas de nuit. […] Il me montra un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l’agneau. Au milieu de la grande rue de la ville et sur les deux bords du fleuve, un arbre de vie produisant douze récoltes et donnant son fruit chaque mois. Les feuilles de l’arbre sont pour la guérison des nations. » (Apocalypse 21,2.22-25 ; 22,1-2).
Dieu demeure parmi son peuple, sans besoin de temple, il est présent. Il donne l’eau de la vie qui coule en abondance, et le fruit et les feuilles de l’arbre de la vie, et cela pour toutes les nations, de façon universelle, avec des portes toujours ouvertes. Et la lumière est perpétuelle.