Lettre mai 2023

Extraits de la lettre de paroisse de mai-juin 2023

Prière

« Que ta bonté est grande mon Dieu!
Les doux rayons du soleil couchant me rappellent ta bénédiction.
Elle a duré tout le jour et se renouvellera encore demain.
Mon âme, comme l’arbre paisible au bord de l’eau,
se désaltère de tes paroles, sources de vie.
Les herbes vertes des champs croissent aux bords des lacs et rivières.
L’abondance est auprès de toi.
Comme l’arbre à large ramure abritant les oiseaux,
qui se nichent en sécurité entre ses branches,
ta protection est un abri sûr pour moi.
Toute ta création proclame ta bonté et ta grandeur. »

Catherine, conteuse biblique

Édito : Le mot de la pasteure

Cette chronique est assurée à tour de rôle par un-e des pasteur-e-s du consistoire. Ce mois-ci, Monique Orieux, pasteure au Mazet Saint Voy.

 

Nous sommes entre Pâques et l’Ascension/Pentecôte. Peut-être une période un peu creuse entre le relèvement du Christ et … en attente d’une suite. Tout s’est-il arrêté là ? Regardons-nous Pâques comme un événement passé ou bien attendons-nous quelques conséquences ? Le Christ est vivant… Quel impact dans le quotidien d’une telle proclamation ? On pourrait penser que tout est dit, Christ a mené à son terme l’alliance promise, il nous reste à la vivre pour nous même et… c’est tout !

 

Mais comment cela va t-il se transmettre ? Par simple téléphone « arabe » comme on dit, par le « bouche à oreille » ? Sans l’exclure, quand on sait ce qui a été dit à l’oreille du premier et ce qui arrive au dernier, peut-être peut-on envisager quelque chose de plus fiable ?

 

Dieu y a pensé pour nous :

« Vous recevrez une puissance, celle du St Esprit survenant sur vous, et vous serez mes témoins, à Jérusalem (lieu où ils se trouvent), dans toute la Judée (ils devront d’éloigner un peu de Jérusalem) dans toute la Samarie (le cercle s’agrandit) et jusqu’aux extrémités de la terre (jusqu’à nous aujourd’hui) » (Actes 1, 8).

Ils devront donc mettre en œuvre cette évangélisation, c’est tout le récit du livre des Actes où l’on voit les croyants s’organiser, réajuster, essayer, pour transmettre l’évangile de la manière qui leur semble la plus adéquate. Ils se forgent des outils qui leur permettront de travailler au service de l’objectif : la transmission du message de vie. C’est le travail aujourd’hui de nos paroisses, bien humaines mais cependant aussi portées par la présence du St Esprit.

 

« Vous recevrez une puissance, celle du St Esprit survenant sur vous » : L’événement s’est manifesté à Pentecôte au groupe élargi de disciples alors qu’ils sont réunis ensemble. C’est le début d’une longue aventure, celle de l’Église qui ne cessera de croître avec, pour outils, des institutions diverses qui ne seront pas toujours des plus fidèles et à la hauteur des attentes comme le souligne André Dumas dans sa prière1 :

« Mon Dieu, quand je pense à l’Église, je la voudrais telle qu’elle n’est pas : attirante, engageante, percutante, militante… »

 

Certes nos institutions sont insuffisantes, défaillantes, boiteuses, pauvres, faibles, infidèles aussi sans doute, bref, reflet de notre humanité, mais cela ne doit cependant ne pas nous faire oublier notre place essentielle de témoins du Christ vivant, témoignage auquel le St Esprit saura bien, malgré la faiblesse transformer en parole de vie pour celui, celle qui le reçoit. On peut décrier nos institutions, nous croyons, c’est la conviction de notre église, que le St Esprit parle au sein des chrétiens réunis car c’est ensemble et non seul dans son coin que nous recevons, interprétons, discutons la Parole pour donner ensuite, d’un commun accord, celle qui nous semble le plus juste.

 

Nous sommes engagés en synode dans la réflexion sur : « mission de l’Église et ministères » avec cette interrogation : « Quels ministères pour quelle mission, pour quelle Église ? » Chaque paroisse participe à cette réflexion et nous aurons bientôt une rencontre en consistoire pour en débattre ensemble et participer ainsi à l’élaboration d’une orientation commune. A l’issue de ces débats, le synode national de 2025 pourra dire, comme à l’issue de synode de Jérusalem en Actes 15 : « il a paru bon au St Esprit et à nous… » (v 28) Nous ne sommes pas dans des certitudes absolues mais sur un chemin de confiance pour ajuster au mieux le témoignage de l’Église à ce que nous discernons comme le plus pertinent pour aujourd’hui.

 

Pâques a une suite : la naissance de l’Église, c’est la conséquence logique pour le témoignage à rendre, nous le fêterons à Pentecôte et l’Église a besoin pour poursuivre son témoignage de chacun-e d’entre nous. Alors faisons nôtre, la suite de la prière d’André Dumas :

« Mon Dieu, fais que je cesse de blâmer l’Église, pour me dispenser moi-même d’y travailler. Fais que je cesse de lorgner ses déficiences, par le trou de la serrure, pour me protéger moi-même de franchir sa porte, fais que je quitte le banc des spectateurs et des moqueurs pour m’asseoir au banc des acteurs et des célébrants. Car ainsi seulement, je m’arrêterai de regarder ton Église, qui est notre Église pour y vivre avec les autres… c’est… ma famille, dont tu es l’initiateur, ton fils le libérateur et ton esprit le rassembleur. »

 

S’il ne faut pas confondre Église et institution, l’institution n’en est pas moins un outil performant au service de l’Église. Qui pourrait prétendre travailler sans outils ? Même si ces outils sont régulièrement ajustables. C’est la réflexion présente du synode, soyons en acteur-trice-s, chacun-e à notre niveau.

Monique Orieux

 

1 André Dumas, Cent prières possibles, édition Cana 1988, p. 31 et 32.

Semaine sainte

Réveillons-nous !

C’est ce qui m’est venu à l’idée lors de la Semaine Sainte. Sans doute la perspective de Pâques et de la résurrection de Jésus m’a inspirée, mais pas seulement. Lors du culte du jeudi saint à Yssingeaux nous étions six et le lendemain au Puy pour la veillée du vendredi saint nous étions quatre. J’ai alors pensé à notre paroisse qui, telle une belle endormie, attend d’être réveillée.

 

Ce sont pourtant de beaux moments de fraternité que nous avons vécus pendant cette semaine sainte : à Yssingeaux, après consultation des présents, nous avons partagé la Sainte Cène. Nous avons aussi allumé nos luminions à une seule et même bougie, en signe de communion et en pensant à Jésus qui est lumière du monde.

 

Au Puy, à la veillée du vendredi saint, nous avons relu ensemble le récit de la Passion, récit entrecoupé de méditations et de prières.

 

Le dimanche de Pâques, nous avons eu la joie d’accueillir le pasteur Alain Arnoux qui a présidé le culte à Yssingeaux et au Puy. Dans l’assistance, nous avons eu le plaisir de retrouver, en plus des visages habituels, ceux de paroissiens que nous ne voyons pas régulièrement et également des visages nouveaux, de fidèles de passage.

Michelle Vallery

Témoignage

J’ai été élevée par des parents aimants mais loin de toute religion, bien que très respectueux de la foi des autres et de leurs pratiques. Mais j’ai souffert de la relation que j’avais avec une de mes sœurs. J’étais la plus jeune et je me suis régulièrement sentie rejetée…

 

Un jour, j’avais 8 ans environ, mes parents sont sortis avec mes sœurs, me laissant seule à la maison. J’étais raisonnable et il n’y avait pas de danger ; mais je me suis sentie terriblement seule et triste. Et j’étais dans l’escalier, à genoux sur une marche et jouant avec mes poupées, quand j’ai senti les larmes sur mes joues et je me suis mise à prier : « Mon Dieu, je t’en prie, fais que ma sœur m’aime. » Et puis j’ai ajouté : « Je ne sais pas ce que je fais. Je ne te connais même pas. Mais si tu existes, prouve-le-moi et je te suivrai. » (Depuis, les relations avec cette sœur, qui lui a demandé pardon, se sont bien apaisées.)

 

Beaucoup plus tard, alors que j’avais avancé dans ma relation avec Dieu, quelqu’un m’a demandé ce que Dieu représentait pour moi. J’ai répondu : « Avant j’étais comme sur un radeau, ne sachant pas bien où j’allais ; maintenant je suis sur la terre ferme. »

 

Je me souviens aussi que jeune maman, quand j’ai eu mon premier enfant, et que je nous sentais démunis mon mari et moi, je me suis adressée à Dieu pour qu’Il nous aide à l’élever.

 

Et puis quand mon fils, alors qu’il était encore tout petit, a eu un problème de santé qui ne cédait pas aux différents traitements médicaux, là aussi j’ai prié avec des frères et sœurs et la guérison est venue assez rapidement après.

 

Je me rends compte que Dieu m’accompagne depuis le début, même avant que j’en aie pris conscience.

 

Propos recueillis par Nadine Gateuille

Jonas

En cercle, on se tient la main, on inspire profondément et on expire…

Ariane nous invite à nous présenter et déclamer notre fonction au sein du projet.
« Je suis Jonas » dit Élie, « Je suis capitaine » dit à son tour Samson, « Je suis danseuse » dit timidement Judith, « Je suis Dieu » dit Jean-Marc et tout le monde rigole !

 

C’est ainsi qu’a commencé notre dernière répétition de la comédie musicale sur Jonas que nous
préparons dans le temple du Puy en Velay.

 

Les décors sont là et les accessoiristes apprennent à les manier, les costumes sont installés sur les bancs et les acteurs les essaient, le régisseur règle son matériel, les musiciennes s’installent ainsi que Nadine, la conteuse, et Cécile, notre metteuse en scène qui donne le Clap de début… Tout le monde est sur scène et s’apprête à chanter le premier chant.

 

Notre spectacle prend forme et cela fait vraiment plaisir à voir. Tout le monde trouve sa place petit à petit et participe à améliorer la mise en scène, la chorégraphie, les chants, pendant que les enfants habillés en matelots s’amusent derrière le décor.

 

Ce projet intergénérationnel aura surement des imperfections mais il reste un vrai défi et nous sommes vraiment pressés d’être le 18 juin pour vous le présenter !

Chloé Chantre

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