La foi seule
Bartimée répond : « Que je voie de nouveau ! » Ou encore : « Que je regarde vers le haut ! » « Que je lève le regard ! » Un regard au ciel, un regard ressuscité. Il faut de la foi pour cela. De l’audace pour faire cette demande inouïe, démesurée, inhumaine. Pour croire que Jésus dépasse l’humain, et qu’il est créateur, et qu’il peut donner la vue. En même temps, la réponse de Bartimée est très simple, presque naïve. Elle a la force de l’évidence. Il sait que Jésus va dire oui, et le faire.
La foi signifie ensemble fiabilité et confiance. La fiabilité éclate dans la vérité, la fermeté, l’assurance et la conviction, la volonté, la force du cri et l’impulsion pour bondir. La confiance se sent dans la relation à Jésus, l’amour entrevu et deviné comme un coup de foudre. Bartimée prouve aussi sa fidélité et sa joie quand il suit Jésus sur la route. La foi comme les fiançailles implique à la fois un engagement solide, et un lien profondément intime et personnel.
Jésus lui dit : « Va, ta foi t’a sauvé. » Nous sommes sauvés par la foi, la foi seule, même quand nos œuvres, nos actes ne sont pas à la hauteur.
Ce 31 octobre, nous fêtons le 25e anniversaire de la Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification, signée entre les catholiques et les luthériens, auxquels se sont associées ensuite d’autres Églises comme les anglicans et les réformés.
« Nous confessons ensemble : c’est seulement par la grâce au moyen de la foi en l’action salvifique du Christ, et non sur la base de notre mérite, que nous sommes acceptés par Dieu et que nous recevons l’Esprit Saint qui renouvelle nos cœurs, nous habilite et nous appelle à accomplir des œuvres bonnes. »
« Nous confessons ensemble que, par la grâce, Dieu pardonne son péché à la personne humaine et que simultanément, en sa vie, il la libère du pouvoir asservissant du péché en lui offrant la vie nouvelle en Christ. […] Le pardon des péchés et la présence sanctifiante de Dieu sont intrinsèquement liés par le fait que la personne humaine est, dans la foi, unie au Christ qui, dans sa personne, est notre justice (1 Co 1, 30). » (Déclaration conjointe sur la doctrine de la justification, 1999, §15 et §22).
Christ est notre justice. Nous sommes sauvés par notre foi en lui, par sa foi en nous, par ce lien de confiance mutuelle ; unis à lui car il demeure en nous.
Amen.