Revenir donner gloire à Dieu (Luc 17,11-19 et 2 Rois 5,14-17)

Prédication du dimanche 12 octobre 2025

Marcher

« Pendant qu’ils y allaient, » les dix lépreux sont purifiés. Il leur a fallu se mettre en route d’abord. Eux tous ont eu une certaine foi, et une espérance, pour se mettre en mouvement selon la parole de Jésus, avant d’avoir vu un changement dans leur corps. Ils se savaient lépreux, et pourtant ils ont commencé à aller vers les prêtres pour qu’ils constatent leur pureté, selon l’enseignement de Moïse.

 

Nous pouvons faire les premiers pas, même sans être purs. Cela n’empêche pas de marcher. Il y a de la volonté et de la persévérance chez ces lépreux qui sollicitent Jésus, le suppliant à la manière des psaumes ou du prophète Ésaïe : « Seigneur, aie pitié de nous ! Nous espérons en toi. Sois notre force chaque matin et notre délivrance au temps de la détresse. » (Ésaïe 33,2). Ainsi nous aussi nous pourrons prier.

 

Et le Samaritain part, revient, et reçoit finalement cette parole de Jésus : « Lève-toi, va. » Une parole de résurrection, qui relève, qui met debout, et qui lance un mouvement. Je la trouve étonnante, car en apparence les lépreux n’étaient pas paralysés, ils pouvaient marcher. Malgré tout, Jésus les invite non pas explicitement à rester purs, mais à aller.

 

Il les envoie. Et c’est peut-être la démarche la plus importante, d’aller là où le Seigneur nous envoie, de suivre le chemin ouvert qu’il nous trace.

Guérir

Après la mise en route, vient la purification, la guérison, le salut. Ici nous pouvons rester indifférents, extérieurs à ce récit de miracle. Il n’est pas évident de nous sentir concernés. Sommes-nous lépreux ? Et pourtant, ne souffrons-nous pas ? N’avons-nous pas des blessures toujours à vif ? Au cours de notre histoire de vie, nous avons pu être atteints dans notre relation à l’Église, ou en conflit avec notre famille, brisés par des ruptures amicales ou amoureuses, ou brutalisés dans la vie professionnelle. Nous pouvons porter des deuils, des pertes, des regrets. Nous pouvons porter le poids d’un sentiment de culpabilité ou d’échec, en quelque sorte une impureté stigmatisante comme la lèpre.

 

Mais Jésus enlève notre sensation d’être sali, impur, en nous purifiant entièrement. De nos blessures il nous guérit. Il arrache toute « racine d’amertume » (Hébreux 12,15) qui nous empoisonne.

 

Nous aussi nous pouvons le demander à notre sauveur. Crier « Jésus, maître, aie compassion de nous ! » et tomber face contre terre à ses pieds. Alors il nous entendra et fera de nous un être neuf et vierge, guéri, pur, et sauvé.

Glorifier

Ayant reçu cette grâce, que reste-t-il à faire ? À rendre grâce et rendre gloire. À remercier Dieu et à le glorifier. Que tout en nous devienne louange et reconnaissance.

 

Ce n’est pas juste une règle de politesse, de dire merci à Dieu pour ses cadeaux magnifiques. Pourquoi rendre grâce ? Parce que c’est ainsi que nous sommes heureux.

 

« Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. » (1 Thessaloniciens 5,16-18).

Dieu ne veut-il pas pour nous le meilleur ? En quoi rendre grâce est-il le meilleur pour nous ?

 

Parce que si nous entendons ce secret, nous louerons Dieu en toutes circonstances. Nous regarderons pour voir quels sont nos motifs de remerciement. Et nous les verrons, notre vie nous apparaîtra d’un jour nouveau : pleine de perles, de trésors, de joyaux de tout ce que le Seigneur a fait pour nous.

« […] nous étions comme des gens qui font un rêve. Alors notre bouche était pleine de rires, et notre langue poussait des cris de joie ; alors on disait parmi les nations : Le Seigneur a fait pour eux de grandes choses ! Le Seigneur a fait pour nous de grandes choses ; nous nous réjouissons. » (Psaume 126,1-3).

 

Voici la joie, l’immense joie céleste, qui nous est donnée. Soudain nous n’écoutons plus la voix assourdissante du désespoir, mais nous ouvrons les yeux sur tout le positif, sur la petite fille espérance. Quel encouragement ! Je vous appelle donc à examiner les motifs de louange dans votre vie, et à vous laisser déborder par le sentiment de gratitude.

 

En toutes circonstances, même quand ça va mal, justement quand ça va mal, nous pouvons entrer et demeurer dans la reconnaissance et la louange. Il y a du bonheur à dire merci. Et c’est ainsi que le Samaritain est sauvé, parce qu’il a su, au-delà des exigences de la loi, laisser parler son cœur pour aimer le Seigneur.

 

Ainsi réagit Naaman, le général syrien lépreux guéri par le prophète Élisée :

« Il descendit alors et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l’homme de Dieu ; alors sa chair redevint comme celle d’un petit garçon : il était pur. Il revint vers l’homme de Dieu, avec toute sa suite. Lorsqu’il fut arrivé, il se présenta devant lui et dit : Je sais qu’il n’y a pas de Dieu sur toute la terre, si ce n’est en Israël. Maintenant, accepte, je te prie, un cadeau de ma part. » (2 Rois 5,14-15).

La purification passe par l’eau du Jourdain, en plongeant, ce qui est appelé dans la version grecque baptiser. Notre baptême nous a purifiés. Mais il s’accomplit pleinement avec le retour vers l’homme de Dieu, l’élan de conversion et d’adoration, le débordement de joie.

 

Gloire à Dieu !

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