Ciel ouvert (Luc 3,15-22)

Prédication du dimanche 12 janvier 2025.

Quand le ciel s'ouvre

Quelles paroles d’encouragement pour nous aujourd’hui !

« Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui que son combat est terminé » (Ésaïe 1,1-2).

« Il nous a sauvés par le bain de la régénération et le renouvellement du Saint-Esprit. » (Tite 3,5).

 

Le ciel s’est ouvert, quelle belle image ! J’y vois les nuages qui s’écartent pour laisser percer les rayons du soleil, l’horizon qui s’élargit, l’azur qui apparaît. Dans une terre marquée par la sécheresse, le ciel ouvert signifiait peut-être en fait le contraire : le ciel ouvert laisse tomber la pluie, source de vie, une pluie bénie.

 

Mais surtout, le ciel ouvert, c’est Dieu qui se rend accessible, qui nous accueille et écarte les bras pour nous embrasser. C’est le ciel sur la terre, c’est le royaume de Dieu qui nous est offert. C’est Dieu qui vient à nous, et la distance qui nous séparait de lui est abolie.

 

Jésus dit juste au chapitre suivant, Luc 4 : « il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine sur tout le pays » (Luc 4,25). Quand le ciel est fermé, c’est la sécheresse, la soif et la famine spirituelle. Quand le ciel s’ouvre, nous sommes sauvés.

 

« L’an six cent de la vie de Noé, le dix-septième jour du deuxième mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les fenêtres du ciel s’ouvrirent. » (Genèse 7,11). Le ciel s’ouvre, et c’est le déluge, l’inondation, l’immersion, comme un baptême. Nous sommes submergés de grâce. La première lettre de Pierre nous dit bien que l’histoire de Noé est une figure du baptême qui nous sauve (1 Pierre 3,21).

 

« Dieu fit passer un souffle sur la terre, et les eaux s’apaisèrent. » (Genèse 8,1). Ce souffle de Dieu, maître des eaux, c’est l’Esprit saint. Et tout se calme. Et voilà la colombe comme celle que Noé a lâchée, et qui a rapporté une feuille d’olivier toute fraîche, et qu’il a lâchée de nouveau, et qui n’est plus revenue ; jusqu’à ce jour où réapparaît la colombe, signe de cette présence douce, pure et lumineuse de Dieu, avec ses ailes légères et sa liberté.

 

C’est la fin du déluge, tout est réconcilié, une alliance devient possible entre Dieu et les humains et toute la création. Oui, le ciel est ouvert, et cela arrive pendant que Jésus prie. Telle est la force de la prière qui ouvre le ciel. Que l’Esprit saint donc descende sur nous les baptisés, et fasse jaillir la prière qui atteint le ciel, et donne une pluie de bénédictions célestes.

L'amour du Père

Vers la fin du livre d’Ésaïe, il est écrit : « Oh ! si tu déchirais les cieux, et si tu descendais » (Ésaïe 63,19)… Ayant déchiré le ciel, le Père se fait entendre. Et du ciel vient ce cri du cœur : « Toi, tu es mon fils, le bien-aimé. » Le Père parle pour dire sa relation d’amour à son Fils. Et cela vient au moment où l’Esprit saint descend sur Jésus, accomplissant Ésaïe 11 :

« Le souffle du SEIGNEUR reposera sur lui : souffle de sagesse et d’intelligence, souffle de conseil et de vaillance, souffle de connaissance et de crainte du SEIGNEUR. » (Ésaïe 11,2).

 

Voilà réunies les trois personnes de la Trinité. Mais peu importe le mot de Trinité, ce n’est pas un concept ou une théorie, mais simplement la relation d’amour du Père au Fils par l’Esprit de Dieu. Dieu révèle Jésus comme Fils aimé ; et à partir de là, il va commencer à enseigner, à prophétiser, à guérir, à consoler, à apporter la vie au monde.

Notre baptême

Ici Jésus est baptisé par Jean. Mais cela ne s’arrête pas là. Car Jean-Baptiste a annoncé : « Lui vous baptisera dans l’Esprit saint et le feu. » C’est dire que le baptême est pour nous, que l’Esprit saint est pour nous, que l’amour du Père est pour nous, qui devenons ainsi fils et filles adoptifs, et héritiers du Royaume. Jésus est ici annoncé comme Fils de Dieu, et en même temps comme un être humain, comme l’un d’entre nous. C’est par solidarité et commune humanité qu’il se fait baptiser par Jean comme l’un d’entre nous, lui qui pourtant est déjà pur. Nous nous baignons avec le Christ, comme un frère, il ne se met pas au-dessus de nous.

 

Et juste après ce passage, Luc propose une généalogie qui inscrit Jésus dans la grande chaîne de l’humanité, comme fils d’Adam, c’est-à-dire fils de l’humain, et par là même comme fils de Dieu. Cela devient notre identité aussi.

 

Ainsi par le baptême de grâce, cette Trinité d’amour s’ouvre à nous comme le ciel, et Dieu nous dit, à chacune, à chacun : « Toi tu es mon fils, ma fille, bien-aimé ; c’est en toi que j’ai pris plaisir. » Et le ciel fait descendre sur nous une pluie de grâce. Amen.

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