La terre donnée, la bonne nouvelle, l'aurore du Seigneur
Et puis, ayant passé le Jourdain, nous entrons dans la terre que le Seigneur donne, où ruissellent le lait et le miel. C’est spirituellement le royaume de Dieu.
Dans notre histoire, dans un temps et un lieu précis, dans l’humanité souffrante, Dieu vient. C’est un événement, l’événement fondateur et déclencheur de tout. Pour sa venue nous préparons une route. Nous allons voir la gloire du Seigneur : « et tous verront le salut de Dieu. » La gloire du Seigneur, c’est que nous soyons sauvés. Alors sa gloire est comme une grande lumière qui rayonne et se reflète sur nos visages, qui illumine toutes les noirceurs, et que tous peuvent voir.
Si nous lisons la suite d’Ésaïe 40, comme ce que Luc suggère sans le dire explicitement, nous trouvons :
« Monte sur une haute montagne, Sion, toi qui portes la bonne nouvelle ; élève ta voix avec force, Jérusalem, toi qui portes la bonne nouvelle ; élève ta voix, n’aie pas peur, dis aux villes de Juda : Votre Dieu est là ! Le Seigneur DIEU vient » (Ésaïe 40,9-10).
Luc résume au verset 18 du même chapitre 3 : « Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple avec beaucoup d’autres encouragements. »
Cette bonne nouvelle, cet évangile est donc celui-ci : « Voici votre Dieu ! voici, le Seigneur DIEU vient » !
Cette terre royaume de Dieu devient règne de Dieu, venue de Dieu en nous, et demeure spirituelle, sanctuaire. Ce n’est plus la géographie avec ses limites, mais la terre promise est pour toute chair, tout être vivant, argile humaine que Dieu façonne en créateur et artiste, lissant nos aspérités, polissant nos rugosités, effaçant nos défauts.
Ésaïe 60 annonce que toutes les nations afflueront vers Jérusalem, que Dieu sera pour tous. « Lève-toi, brille : ta lumière arrive, la gloire du SEIGNEUR se lève sur toi. […] Des nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de ton aurore. » (Es 60,1.3).
Jean Baptiste annonce l’aurore de Jésus, présence de Dieu au milieu de nous et en nous. Sa parole n’est pas la sienne, il ne fait que prêter sa voix pour proclamer la parole de Dieu qui lui est arrivée dans le désert. Le lieu même de la mort devient le lieu de la vie.
Quand notre cœur est un désert, ou occupé par des puissances étrangères, l’événement de Jésus Christ survient, et submerge tout. Il vient, il apporte la vie à notre âme, nous buvons ses paroles comme du miel, il nous donne une nouvelle sève et saveur, il fait fleurir nos visages, et nous portons un fruit : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi » (Galates 5,23). Voilà ce que Dieu fera quand il viendra dans nos déserts.
Amen.