L'Esprit saint pour nous
Nous avons entendu des paroles magnifiques sur l’amour de Dieu, avec l’invitation à demeurer dans son amour, et à nous aimer les uns les autres comme Jésus nous a aimés, lui qui a donné sa vie pour nous [1 Jean 4,7-10 ; Jean 15,9-17].
Mais c’est sur ce passage d’Actes 10 que je voudrais m’arrêter avec vous aujourd’hui. J’ai été frappé par la fin : « l’Esprit saint tomba sur tous ceux qui écoutaient la Parole. »
Tous, sans exception. Tous, y compris Corneille, le centurion de la cohorte italienne, le Romain, Cornélius le non-Juif, autrement dit le païen. Et tous ceux qui se trouvaient dans la maison de Corneille avec lui. Et Pierre a dit : « Vous savez qu’il est interdit à un Juif de se lier à un étranger ou d’entrer chez lui ; mais Dieu m’a montré qu’il ne fallait dire d’aucun être humain qu’il est souillé ou impur » (Actes 10,28). Pierre a été transformé dans sa vision de l’autre. Il a osé aller contre ce qu’il croyait être une règle de sa religion, et peut-être aussi contre ses propres préjugés et simplement son confort.
Une grande découverte de l’Église du premier siècle, c’est que Dieu, Jésus, l’Esprit Saint, ne s’adressent pas qu’aux Juifs ou aux Judéens, les habitants de Judée/Juda, le peuple élu, mais à tous.
Et cela n’est pas venu d’une réflexion théorique, ou d’une avancée théologique, ou d’une décision humaine, mais de Dieu. Simplement, Pierre a constaté que des non-Juifs avaient reçu l’Esprit saint, que Dieu agissait en eux, et qu’il n’y avait pas de différence.
Paul fait la même découverte, et la résume dans la lettre aux Galates :
« Car vous êtes tous, par la foi, fils de Dieu en Jésus-Christ. En effet, vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous appartenez au Christ, alors vous êtes la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse. » (Galates 3,26-29).
Cette découverte, cette bonne nouvelle, c’est l’Esprit saint pour tous. Et cela nous concerne donc, nous aussi. L’Esprit saint est pour nous.
L’Esprit saint n’est pas réservé aux super-apôtres, à la Pentecôte. Il est aussi répandu que le baptême, vulgarisé, donné à tous. Ça veut dire aussi qu’il n’est pas réservé aux grands mystiques, aux charismatiques, aux pentecôtistes, aux nouveaux convertis ou aux personnes d’une foi exceptionnelle. Aucune Église n’a le monopole de l’Esprit saint, il souffle où il veut. C’est l’Esprit saint qui fonde l’Église, et non pas l’Église qui posséderait l’Esprit saint.
Vous voyez dans ces textes le lien entre l’Esprit saint et le baptême. À celui qui a reçu l’Esprit saint, le baptême ne peut être refusé. Et réciproquement, à tous les baptisés, l’Esprit saint est promis. L’Esprit saint est pour tous, et donc pour nous aussi.