Lettre septembre 2023

Extraits de la lettre de paroisse de septembre 2023

Prière

« Louange à Toi, Seigneur,

pour l’infiniment petit

pour l’infiniment grand

et l’homme au milieu.

Ces petits cailloux comblent mon regard, mon cœur,

autant que le vaste horizon, au dessus des vagues de la mer.

Louange à Toi, Seigneur,

pour les hautes montagnes et les vastes plaines,

pour les fleurs à foison,

pour les déserts et leur beauté minérale,

pour la luxuriance des forêts,

pour le filet d’eau, pour le torrent.

Louange à Toi, Seigneur,

pour l’infiniment petit,

pour l’infiniment grand,

et pour l’homme au milieu.

L’abeille qui s’agite au dessus des fleurs,

la girafe qui lentement, avance vers l’acacia

et ses feuilles gourmandes,

me font déborder le cœur.

Louange à Toi, Seigneur,

pour les enfants, les hommes, les femmes,

pour leurs rires, pour leurs larmes

pour la vie en eux.

Louange à Toi, Seigneur, qui es la Vie pour l’éternité. « 

Françoise, conteuse biblique

Édito : Le mot de notre pasteur

« Ainsi la foi est d’écoute, et l’écoute, par une parole de Christ. » (Romains 10,17).

La parole de Dieu est vivante quand Dieu parle, et que nous l’écoutons. La parole de Christ précède l’écoute. Nous écoutons à cause de cette parole, par elle. Nous écoutons parce que nous pressentons ou savons qu’il y a quelque chose à entendre, quelqu’un qui parle. Une parole au commencement ; au commencement de notre foi.

Pourtant il y a quelque chose d’étrange dans ce verset. D’habitude l’attitude d’écoute est indépendante de ce qu’il y a à entendre. Ou en fait l’écoute vient avant que le message soit entendu. L’écoute est ordinairement une condition préalable. Mais ici la parole nous précède, précède notre existence, et précède notre attitude d’écoute. Dieu nous attend. Il parle dans le vide, et du vide naît un être.

L’écoute arrive par la parole de Christ, comme si cette parole était si forte qu’elle suscitait sa propre écoute. Non seulement comme un thriller, comme une affaire de vie ou de mort, elle nous concerne de si près qu’elle nous capte et nous captive comme auditeurs. Mais elle nous transperce, nous brûle le cœur comme aux disciples d’Emmaüs (Lc 24,32). Elle nous transforme et nous permet d’écouter.

Écouter Dieu, c’est prier. Prier, c’est d’abord écouter Dieu.

Le grec et l’hébreu ne font pas la distinction française entre entendre et écouter. Écouter suppose une attitude active ; entendre c’est simplement recevoir, par grâce. La parole de Dieu est donnée, donnée à entendre. Et puis entendre signifie aussi comprendre. Écouter signifie aussi obéir. Entendre et écouter ne sont pas sans conséquence. La parole de Dieu produit son effet, comme la pluie qui féconde la terre et la fait fructifier, et qui remonte au ciel par le cycle de l’eau, comme la parole de Dieu première appelle notre réponse pour devenir dialogue (És 55,10-11).

Quand Salomon prie pour l’inauguration, la dédicace du temple, il dit et redit cette conviction de foi : « Et toi, tu écouteras du ciel… » (1 R 8,32). Dieu présent nous précède à l’écoute. Et ici écouter signifier aussi exaucer. Dieu nous écoute, prêt à nous exaucer, à faire ce qui est dit comme nous obéissons, à faire de la parole un événement, une réalité. Salomon a demandé à Dieu « un cœur écoutant » (1 R 3,9) ; ainsi Dieu lui a donné la sagesse.

« Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et gardent ! » (Lc 11,28).

« Heureux celui qui lit, et ceux qui écoutent la parole de la prophétie et veillent à ce qui y est écrit ! » (Ap 1,3).

Cette écoute rend heureux, de la joie d’entendre Dieu se révéler, de le sentir proche, de l’émerveillement de recevoir exactement les mots dont j’ai besoin à cet instant précis.

« Va, couche-toi ; et s’il t’appelle, tu diras : ‟Parle Seigneur, car ton serviteur écoute.” » (1 S 3,9).

Demeurons comme Samuel, des serviteurs dans le temple de l’Esprit Saint, à l’écoute de la parole de Dieu, même quand elle est rare.

Nicolas Caudal

Journée consistoriale du 18 juin au Mazet

Jonas à la mer, la tempête s’est calmée et les marins remercient Dieu (photo de Michelle Vallery)

 

Dire que certains pensent qu’il ne se passe jamais rien dans nos temples et qu’ils sont vides !

Ce n’était en tout cas pas le cas le dimanche 18 juin au temple du Mazet St Voy. Le temple, pourtant de belle dimension, était plein pour le culte autrement « Jonas ». Après la période de COVID et le besoin de se retrouver, un projet inter-générationnel avait vu le jour à l’initiative de Nadine Gateuille, membre du CP du Puy. La paroisse du Puy préparait depuis un an cette comédie musicale avec la participation de paroissiens de tous âges pour la musique, les costumes, les décors et bien sûr la mise en scène. Un challenge pour une troupe d’amateurs ! Challenge réussi car le public a été séduit.

Après un apéritif offert par la paroisse du Mazet et un repas tiré des sacs, le deuxième temps fort de la journée était le projet « ouverture on s’aventure ». Avec Anne Beau-Reder, Gwénaël Boulet et Thierry Schaff nous avons fait le point sur les six groupes mis en place pour dynamiser nos paroisses pendant que les enfants et les jeunes étaient occupés par des jeux et des ateliers maquillage.

Bref, une magnifique journée qui nous permet de repartir vers nos temples avec des étoiles plein les yeux et des projets plein la tête. Merci à tous ceux qui ont participé à sa réussite et merci au Seigneur de les avoir guidés.

Michelle Valléry

Jonas prie dans le poisson et remercie Dieu de l’avoir gardé vivant (photo de Michelle Vallery)

Un culte autrement avec Jonas, le spectacle

Et bien ça y est c’est le grand jour ! 18 juin. Nous sommes prêts, nous qui depuis presque un an préparons la « comédie musicale » de Jonas. Les décors sont en place depuis la répétition de la veille. Les rétroprojecteurs sont allumés. Bernard est déjà installé derrière sa sono et Patrick, du Mazet, est aux commandes des lumières.

Sur la gauche en bas des marches, l’« orchestre » s’est installé : deux guitares, une clarinette, un saxophone alto et une flute à bec.

Tandis que la petite troupe se prépare en coulisse et reçoit les dernières instructions, le temple du Mazet, pourtant très grand, se remplit… complètement.

La chorale du plateau s’est rassemblée sur les premiers bancs avec Pierrette, son chef de chœur.

Les pasteurs du plateau animent un temps d’accueil : c’est notre Dieu qui nous invite dans ce temple et qui préside ce culte. La chorale chante.

Et puis c’est à nous.

 

Nadine explique l’esprit du projet et le côté participatif souhaité avec des chants choisis, connus de tous et la projection sur écran des paroles modifiées afin que toute l’assemblée puisse chanter aussi.

Sur les bancs ont été distribués des poissons, des vagues et des bâtons de pluie. L’assemblée, guidée par des pancartes, va être, dans la scène de la tempête, mer calme, ou agitée, ou très agitée.

 

Et puis c’est le premier chant :

Il était un p’tit prophète, pirouette, cacahouète, qui a véc’une drôle d’aventure(bis)

Le bonhomme s’appelle Jonas, et son histoire n’est pas banale(bis)

Nous allons vous la conter, avec notre cœur et nos idées (bis)

 

Jonas arrive alors en bougonnant : « P’tit prophète, p’tit prophète…je suis un vrai prophète moi, pas comme ces faux prophètes qui annoncent des choses qui n’arrivent jamais »

 

Et le spectacle se déroule, Cécile notre metteur en scène veille au grain.

Nous voulions que ce soit une fête partagée et ça l’est.

 

A la fin, c’est une ovation… une belle récompense pour cette année de travail : que de bons moments partagés, d’idées géniales , de talents révélés, de cadeaux reçus, de fraternité, de solidarité… Merci à tous et merci à notre Seigneur qui nous a accompagnés tout au long de cette aventure.

 

Une rencontre des participants au projet est prévue le 9 septembre pour se dire comment nous avons vécu cette année, ce spectacle, et si nous avons envie de donner une suite…

 

Nadine Gateuille

En guise de témoignage : « Lettre ouverte d'un pasteur retraité aux protestants, pratiquants ou non, qui voudraient un pasteur (au moins pour les enterrer) »

Quand une « paroisse » est sans pasteur, il lui devient de plus en plus difficile d’en trouver un. Et quand elle en a un, il lui devient de plus en plus difficile de le garder. Surtout dans les « paroisses » rurales et/ou disséminées.

Si vous voulez garder votre pasteur un peu longtemps, après l’avoir « arraché » à la fourchette à escargots, une première solution : choisissez ou acceptez un pasteur tellement nul que personne d’autre n’en veut et n’en voudra : cela doit bien exister, mais vous finirez aussi par vouloir vous en débarrasser. Une deuxième solution : rendez votre pasteur heureux, et il y a de fortes chances qu’il vous rendra heureux vous aussi. Si vous êtes sans pasteur et que vous souhaitez en attirer un, il vaut mieux que l’on sache dans le corps pastoral (qui est tout petit et où l’on parle beaucoup) que chez vous, il aura du bonheur à être pasteur, qu’on soit un peu âgé et essoufflé, ou débutant.

Qui sont vos pasteurs ? Des gens pas plus saints que vous (quelquefois moins) qui, tous, auraient pu faire autre chose. Les uns se sont engagés dans l’enthousiasme de leur jeunesse. D’autres, à l’âge mûr, ont quitté une profession souvent lucrative et un cadre de vie connu pour entreprendre des études et redevenir des débutants. Pour trouver des gens avec qui partager un joyeux message. Pas pour se fracasser contre de l’indifférence, de l’inertie ou même, parfois, de la méchanceté. Quarante ans de ministère pastoral m’ont appris que, pour (bien) faire ce métier et pour continuer, il faut y trouver du bonheur. Et chaque jour je remercie Dieu pour toutes les personnes merveilleuses que j’ai rencontrées dans mes paroisses au cours de ces années, et dont le souvenir continue de me porter peut-être plus que je ne les ai portées.

On ne devient pas pasteur pour enterrer les gens, même si cela fait partie du « métier ». On le devient pour découvrir avec eux l’Évangile (pas seulement pour l’enseigner), pour partager leurs joies et leurs peines et les porter avec eux devant Dieu, pour inventer et porter des projets avec des équipes enthousiastes. On ne veut plaindre ni son temps ni sa peine. Mais… quand on a passé une dizaine d’heure à préparer un culte ou une rencontre biblique, on est parfois triste de trouver de toutes petites assemblées, et on a de la peine pour elles, et on voit bien qu’elles aussi sont tristes et « se forcent ». Et que dire quand la transmission ne se fait plus dans les familles, qu’il n’y a presque plus d’enfants ni d’ados dans des rencontres de plus en plus courtes et espacées ?

Si un pasteur n’est pas heureux, il risque de se décourager. Pire : il risque de devenir amer, méprisant, paresseux, désinvolte, sardonique, ou froidement « pro ». Et alors, c’est sûr, il vous rendra malheureux. Et tout ira de plus en plus mal, des deux côtés.

Non, la seule manière que vous ayez de rendre votre pasteur heureux n’est pas de vous faire enterrer par lui ! Faites en sorte, si cela doit arriver, que ce soit un crève-cœur pour lui ! Si vous avez laissé l’herbe envahir le chemin de la rencontre avec le Seigneur, débroussaillez-le. Si vous avez perdu le chemin du culte, retrouvez-le. Si vous voulez des rencontres bibliques intéressantes et en lien avec la vie, aidez votre pasteur à les préparer. Parlez-lui franchement, au lieu de lui tourner le dos ou de parler dans le sien… « Tu aimeras ton prochain comme toi-même », le prochain, c’est aussi le pasteur, comme vous êtes le prochain du pasteur.

Vous voulez un pasteur ? Faites en sorte que l’on sache que cela vaut la peine, d’être votre pasteur ! Pas seulement pour vous enterrer.

Alain Arnoux

PS : Il va de soi que pasteur, ici, s’entend aussi au féminin !

Les mots du trésorier : L’offrande, toujours l’offrande.

L’Église doit vivre de la grâce de Dieu et cette grâce agit de façon concrète dans les cœurs des membres de la communauté de façon à les inciter à des offrandes, des dons et des sacrifices d’action de grâce.

Cette notion émane de l’ancien testament qui nous dit, en Nombres 18, 25-29, que « le service du culte et l’entretien des sacrificateurs et des lévites étaient assurés par une partie des offrandes « faites en l’honneur de l’Éternel ».

Pour désigner les offrandes que les Corinthiens veulent donner à l’Église de Jérusalem, Paul emploie un terme que nos bibles traduisent généralement par libéralité, mais, qui, en son sens premier signifie « bénédiction ». Pour Paul, c’est une bénédiction que de donner à l’Église. Non pour le bonheur de l’Église, mais pour rendre gloire à Dieu des bienfaits qu’il nous accorde généreusement. Alors, peut-être que se défaire de quelques espèces ne nous fait pas penser à une bénédiction rendue à Dieu. Et pourtant ! Ne se pourrait-il pas qu’une Église qui vit effectivement de la grâce de Dieu et que si cette grâce agit de façon concrète dans le cœur des membres de la communauté, n’est-elle pas le moteur qui les incite à des offrandes, des dons.

En effet, les moyens dont dispose l’Église, pour assurer son existence matérielle sont en étroite relation avec sa nature même de « communauté » fondée sur la foi vivante dans le Seigneur vivant.

On pourrait objecter qu’il n’y a qu’à compter sur l’assistance du Saint Esprit pour assurer l’équilibre de notre budget. Mais ne serait-ce pas alors transformer l’assistance du Saint Esprit en une sorte de procédé magique pour remplir notre caisse ? Paul nous le rappelle : Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, est-ce trop si nous récoltons une part de vos biens matériels? (1 Cor 9,11).

Après la promulgation de la Loi de 1905, beaucoup d’Églises ont mis en place une « cotisation minimum» pour les membres de l’Association cultuelle. Ce terme est d’ailleurs resté en vigueur dans le discours de certains anciens trésoriers. D’autres ont institué la « dîme », héritage de l’Ancien Testament. D’autres misent sur l’organisation de festivités : lotos, tombolas, kermesses, soupes au lard ou aux saucisses ou aux légumes (dans ce cas, l’imagination ne manque pas). Mais ces procédés pour remplir les caisses de l’Église ne mènent-elles pas à une certaine marchandisation de la Parole de Dieu ? Quoi qu’il en soit, souvenons-nous que la mission de l’Église, de notre Église est d’annoncer la Bonne Nouvelle de la grâce de Dieu manifestée en Jésus-Christ et que pour la mener à bien cela nécessite, certes, des moyens humains, matériels ou financiers qui sont à la seule discrétion des fidèles, mais que ce n’est en soi pas la finalité de notre témoignage.

Que Dieu notre Père, que Jésus le Christ ressuscité pour notre salut et que l’Esprit Saint, notre défenseur nous inspirent des actes de reconnaissance envers les grâces qui nous sont données gratuitement.

Pour le conseil presbytéral, Jean-Marc Tromparent

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